Au bord du précipice !

Saut sans parachute !

« ÊTRE LIBRE C’EST NE PLUS ENTRAVER LA VIE »
(Charles Juliet)

Mon article précédent veillait à mettre en garde contre les « illuminés d’occident » et finissait par cette citation de Charles Juliet: « Quand l’être rejette la morale, le conformisme, les comportements stéréotypés, il sent s’ouvrir en lui un gouffre et ne sait plus ce que signifient tant d’attitudes et de rapports humains viciés par l’inauthentique. Bien souvent même, il ne sait plus être… »
Quitte à accentuer le malaise et enfoncer le clou, je tiens à le compléter par celui-ci de manière à préciser l’énorme difficulté qui attend le chercheur sérieux qui ne peut en aucun cas se reposer sur la facilité car comme le dit Charles Juliet :
« Rien de plus erroné que les conclusions d’une pensée prise au piège des contraires. Se révolter contre un conditionnement, c’est encore le subir. Et choisir l’opposé d’une erreur, ce n’est pas trouver la vérité, mais trouver une autre erreur. Certes, il importe de briser le carcan de la raison, des morales, des croyances. Mais pour gagner la liberté, déceler l’origine, et non pour verser dans un délire. »
Quatre possibilités semblent se présenter au chercheur qui est sorti de sa tradition d’origine :
Soit la bascule dans le piège des contraires : ce qui est en fait la position réactionnelle décrite par Charles Juliet ci-dessus. Cela inclut les délires new age et toute position excessive quelle qu’elle soit.

-Soit l’enflure de l’ego : Restant sourd et aveugle à la terrible déviation constatée chez nos bouddhas new age, notre chercheur peut bien sûr penser que lui, il est bien différent (ce sont toujours les autres qui ont tort !). D’une manière générale, cela recoupe tous les gens qui, à l’heure actuelle, se mettent à enseigner, à transmettre sans avoir une base solide. Ils s’autorisent eux-mêmes pour donner un sens à leur vie. Je mets également dans cette catégorie toutes les personnes qui comme je le disais dans l’article précédent, font quelques stages et se placent en maîtres du savoir. Bien qu’ils se pensent actifs, ils ont en fait démissionné de la recherche véritable.

Soit le désabusement : c’est la position que j’ai décrite dans l’article précédent qui consiste à dire que la recherche est tombée. Il se pense alors réalisé alors qu’il n’en est qu’au balbutiement de la recherche véritable. En fait il démissionne également !

Soit la rétrogradation à la tradition pourtant si décriée auparavant et dont il essaie de se convaincre qu’elle a, somme toute, des qualités certaines. Selon moi, il y a dans ce cas, également démission!

Je dois faire une petite enclave dans cette catégorie concernant ceux qui ont bien vu les problèmes de dysfonctionnement du groupe auquel ils appartiennent, mais qui décident d’y rester, se croyant investis de la mission de faire évoluer les choses de l’intérieur. Même dans les rares cas où la démarche est sincère et non axée sur une excroissance de l’ego, l’entreprise est bien souvent vouée à l’échec car chacun connaît la force de résistance des institutions  à tout changement qu’elles ne sont pas prêtes à accepter. La pression devient telle que notre valeureux Don Quichotte est vite réduit au silence et ramené à la raison.
« Il est des êtres qui s’interrogent, cherchent à remettre en cause. Mais ils le font à l’intérieur d’un cadre, d’une problématique qu’il ne leur vient pas à l’idée de contester. Nombre de questions leur échappent, et les réponses qu’ils trouvent à celles qu’ils se posent, sont inévitablement partielles,univalentes. Enfermés dans les limites ils n’atteindront jamais le sans- limite » Charles Juliet

Si l’on ne répond à aucune de ces catégories Un précipice s’ouvre alors devant nos yeux et c’est le fait de se confronter à cette situation, de l’accepter, qui constitue le début de la recherche, en tout cas celle dont parle Bernard et qui nous fait sortir des sentiers battus pour affronter l’inconnu, sans se réfugier non plus dans les élucubrations new age.
Remarquer et dénoncer les erreurs ne suffit donc pas. Ce n’est qu’une mince partie de l’entreprise. Car après le débusquement de l’erreur, l’euphorie très passagère qui s’en suit, fait place, si l’on n’y prend pas garde au risque de revenir en arrière par souci de sécurité. Cette position inconfortable à laquelle on arrive nécessite du chercheur toute sa détermination.
Cela m’évoque de suite les propos fameux de ce Maître zen qui disait que :  « Parvenu au sommet du mât de 100 pieds de haut , comment encore progresser ? » et le sage qui répondait :
« Bien que vous ayez pénétré la Voie, vous n’avez pas encore atteint votre Véritable Nature. Au sommet du mât, avancez encore un peu et votre être authentique se révélera dans les dix directions. »
Il est en effet aisé de voir en quoi dysfonctionnent les positions du new age et je pense que l’article précédent l’a suffisamment montré.
Prenant acte de cette constatation il serait tentant de se reposer sur l’autre alternative, sécurisante, qui est justement l’adhésion à une tradition, dont j’ai par ailleurs, à certaines occasions, vanté les mérites incontestables. Mais une mise au point importante est nécessaire, et vu ma fréquentation des nombreux textes sacrés des différentes traditions, depuis des décennies, on ne pourra guère me suspecter de critique légère, gratuite et sans fondement sérieux.
Beaucoup de personnes qui réfléchissent et qui ont fait l’expérience de sorties  « hors tradition » se sont rendu compte de leur méprise et ont réadhéré à leur tradition d’origine.
Je comprends parfaitement cette position et considère qu’elle est un moindre mal : il vaut mieux en effet se retrouver dans une tradition classique, quelles que soient ses insuffisances plutôt que de se perdre dans des élucubrations modernistes ou orientalisantes.Toutes les stars se sont mises au bouddhisme, c’est tendance ! Et les statues de bouddha, rivalisant de mauvais goût, se pressent sur les rayons des supermarchés. Curieuse ironie du sort, on met à la poubelle les crucifix anciens dont on aurait honte et les remplace par des statues made in china, on rejette avec dédain les supposées superstitions chrétiennes et on se jette à corps perdu dans l’adoration des reliques de la nième dent du Bouddha ou dans des invocations chamaniques totalement décalées.
Mais même s’il semble évident, comme je le précisais dans l’article précédent, qu’un service funéraire religieux, sobre, recueilli, esthétique, dans une église, convient mieux à certains que la mièvrerie aseptisée d’un maître de cérémonie dans un crématorium,  il n’en reste pas moins qu’aucun accommodement facile
 ne peut satisfaire pleinement un chercheur d’absolu.
La recherche devient d’autant plus délicate à notre époque, vu la trop grande dégénérescence des traditions. L’Eglise dans laquelle pouvait encore s’inscrire tant bien que mal un Maître Eckart (il a quand même été condamné !!!!) n’est plus la même actuellement et ce dernier serait probablement encore plus considéré comme hérétique de nos jours ! Pouvoir dire que « L’oeil par lequel je me vois et l’oeil par lequel Dieu se voit sont un seul et même oeil » constituerait une condamnation sans appel, et le bûcher n’étant plus de mise, l’hôpital psychiatrique serait éventuellement envisagé et l’excommunication, en tout cas, sûrement prononcée.
Chacun doit évaluer le quantum de concessions qu’il peut effectuer pour rester en conformité avec une association quelle qu’elle soit et lorsque la proportion des négativités l’emporte, l’exclusion se fait d’elle-même.
(voir mon article : Comment savoir quand: « l’école est finie » ? – Blog Tout par amour )
Ceci est d’ailleurs valable à mon sens pour toutes les catégories de la vie. Rester dans une situation quand il y a plus de négativités que de positivités endommage l’énergie et mène au délitement. Cela s’appelle vulgairement la balance avantages-inconvénients. Il est avéré que la balance décisionnelle est une étape importante vers le changement.
La situation du chercheur est extrêmement délicate, car prenant conscience de la dégénérescence des traditions, il sent confusément qu’il doit chercher ailleurs et c’est ce qu’il fait pendant un moment. Mais très rapidement, s’il est doté d’un fin discernement, il se rend compte qu’il est repris dans un asservissement pire encore que le précédent et se trouve acculé dans des voies de garage.

C’est une position énormément difficile à soutenir , mais certains textes nous y aident : ainsi Charles Juliet déclare dans son journal :
« On pourrait penser que les croyants qui vivent intensément leur religion ont une ardente vie intérieure, mais le plus souvent, il n’en est rien. Leur religion, précisément, prévient toute interrogation, et dès lors que le bien et le mal sont d’une distinction facile, que la souffrance sait mériter récompense, que Dieu, sa justice, son amour pourvoient à tout, la vieille inquiétude humaine se trouve matée, et l’existence terrestre n’est plus que cette providentielle épreuve grâce à quoi gagner la félicité éternelle. Aussi comment connaîtraient-ils ces doutes et révoltes qui déchirent l’incroyant affamé de justice, d’innocence, et que brûlent l’amour et la pitié pour ses semblables.
Les religions ne sont que des refuges inventés par la peur et la lâcheté humaine.
Ces êtres qui s’en remettent en fin de compte à une religion, ou à une tradition ou à un système, une idéologie, du soin de débrouiller les énigmes, ils ont mis fin à leur aventure, et dès lors, il est permis de penser que l’interrogation qui les habitait, pour trouver si facilement réponse, n’avait pas des racines bien profondes.

Sans commentaire ! Et sans aucun trucage !

CELUI QUE CONSUME LA RECHERCHE EST VOUÉ À UNE ENTREPRISE PAR ESSENCE SOLITAIRE, CE QUI IMPLIQUE LE REJET DES RÈGLES, DES VÉRITÉS TOUTES PRÊTES, DES RÉPONSES TROUVÉES  PAR LES AUTRES.
L’aventure ne peut se vivre qu’à l’état sauvage, loin de toute religion, idéologie, morale, tradition… Car si le chemin qu’on emprunte est déjà percé, nivelé, signalisé, si une foule s’y presse, il n’y a ni solitude ni errance. Pour s’ouvrir son chemin chacun doit se fabriquer ses propres armes. Avec rien.»

Certains pourraient s’offusquer de ces affirmations qui semblent excessives et se dire qu’un écrivain n’y connaît rien à la spiritualité et qu’il ferait mieux de se cantonner à son domaine plutôt que de proférer des provocations adolescentes et faciles. Mais si toutefois on lui accorde crédit, le discours d’un Être réalisé est non moins dérangeant. En effet Bernard emploie quasiment les mêmes mots, et il m’a souvent répété que le moteur de toutes les religions c’est la peur de la mort. C’est d’ailleurs un argument fort, qui, même si on peut penser, à juste titre, qu’il ne couvre pas toutes les causes de l’aspiration au religieux, n’en reste pas moins primordial. La peur et l’angoisse de la mort sont extrêmement tenaces au cours de l’évolution humaine et même dans une époque de déclin des religions, cette peur a vite fait de se reporter sur d’autres supports de croyance. Je suis toujours étonné de constater dans les medias par exemple, comment des célébrités, totalement athées, parlent des disparus dans des termes d’un anthropomorphisme sidérant : « il nous regarde de là-haut, on ira jouer bientôt une partie de cartes avec lui, elle est partie rejoindre son mari qui lui a préparé une place » etc… En fait toute une série de projections mises en place pour dénier totalement la mort. Et de manière à conjurer l’angoisse de cet ailleurs que l’on ne connaît pas encore, on s’efforce de lui assigner en fait, un cadre de vie absolument identique à celui que l’on connaît. Espérons que le créateur a déjà installé la fibre optique au paradis, de manière à ce que les nouveaux venus puissent continuer à visionner la suite de leur série sur Netflix… Plus sérieusement, nombreuses sont les personnes d’un niveau culturel élevé, qui font appel à des médiums pour avoir une idée rassurante de la progression de leurs proches dans l’au-delà. S’ajoutent à cela d’autres croyances, non moins nombreuses, pour se rassurer autour de la mort : la plus répandue actuellement étant cette vision très naïve de la réincarnation. J’ai d’ailleurs entendu un sondage récent qui disait que de nombreux catholiques adhéraient à cette croyance, alors qu’elle était dogmatiquement stipulée comme totalement erronée par les autorités religieuses.
NDLR : Sur ce point voir mon article : La tarte à la crème de la Réincarnation ! – Blog Tout par amour
Bernard insiste énormément sur le poids des croyances. . Depuis sa réalisation d’ailleurs il est d’autant plus sévère qu’il s’est mieux rendu compte à quel point ces croyances avaient été un handicap pour la recherche de son but véritable. Ainsi même avec la notion si consensuelle de Dieu, il est d’une grande exigence et sa position peut en choquer plus d’un, car il ne fait pas dans la dentelle :
Auditeur : Cher Bernard tu sembles rejeter l’idée de Dieu !
Bernard : Effectivement je rejette l’idée de Dieu et le terme est exact , simplement parce que , justement, ce n’est qu’une idée et non une expérience.
Toute idée n’est qu’un concept : que l’on nomme ce concept Dieu ou diable c’est exactement la même chose
En revanche, ce qui est intéressant et essentiel, c’est que cette idée, quelle qu’elle soit apparaît bien à quelqu’un et ce quelqu’un en a conscience.
Imagine un seul instant qu’il n’y ait pas cette conscience !
Sans cette conscience, unique témoin de ce qui arrive, qu’est ce qui pourrait bien apparaître et à qui ?
C’est parce que je suis conscient que je perçois les événements qui se produisent, ensuite c’est par le processus mental que ces événements sont interprétés, étiquetés, classifiés en événements agréables ou désagréables etc.
Mais sans cette conscience témoin, il ne se passerait rien parce que ce qui apparaît n’a d’existence qu’en fonction de la conscience que nous en avons
Dans le sommeil profond il n’y a pas conscience d’être et de ce fait il ne se passe rien.
Je rappelle ce que disait Ramana :
« Si Dieu et le monde sont réels, ils doivent être présents dans le sommeil profond : ce qui n’est pas le cas ! »
La vie est complètement nulle. Celui qui prétend le contraire ne voit pas les choses comme elles sont.
Tu viens sur terre, tu en baves, tu es malade, tu te maries, tu divorces, tu perds la personne que tu aimes le plus au monde dans un accident, et finalement tu finis dans ta caisse.
S’il y avait UN DIEU SCÉNARISTE derrière tout cela : j’aurais deux ou trois mots à lui dire ! HEUREUSEMENT IL N’Y EN A PAS !
Si Dieu existe, il doit être là comme l’enregistreur qui est sur la table.
Un Dieu assis sur un nuage ou représenté de quelque façon que ce soit n’existe pas.
Moi je sais que j’existe, je le vis et je l’expérimente.
Ce qui est vrai c’est ce qui est expérimenté et personne ne peut expérimenter l’existence de Dieu, sinon encore une fois dans un concept qu’il va créer .
Dieu est un a priori, une pensée, une éventualité.
Regarde tout ce que l’on fait au nom de cette simple éventualité.
COMBIEN DE MILLIONS DE MORTS A CAUSE D’UN DIEU QUI N’EXISTE PAS ?
Et tout ce que cette notion créée de misère dans le monde et va continuer d’engendrer ! »

Diantre ! il est encore pire que notre écrivain ! Mais il montre bien la direction à prendre pour celui qui ne peut plus se satisfaire des situations, plus imposées que choisies véritablement en profondeur, et surtout en accord avec soi-même et CE QUI EST. Notre époque dans tous les domaines nous met face à des alternatives tranchées, caricaturales, manquant totalement de nuance. Il est quasiment interdit de penser et l’on est vite exclu si l’on n’adhère pas à un extrême ou un autre. La bien-pensance est de règle. Si l’on questionne la nécessité éventuelle de réguler les migrations on est taxé de fasciste d’extrême droite. Si l’on pense que les citoyens doivent donner leur avis sur certains points importants de société et que l’on questionne le bien-fondé d’un vaccin fabriqué à la hâte ,on est taxé de gauchiste irresponsable et conspirationniste. Tous les domaines sont touchés et bien sûr la spiritualité n’échappe pas à cette dichotomie mortifère.

Devenir chercheur spirituel c’est se situer résolument sur le tranchant de la lame, ne pas se réfugier dans les outrances du new age et ne pas se laisser étouffer par des traditions décadentes, sans pour autant faire gonfler son ego. Quel défi considérable ! C’est exactement l’inverse d’une démarche narcissique, si en vogue à notre époque. C’est tourner le regard vers l’intérieur, non pour faire grandir sa petite personne mais pour rejoindre la source de l’Être dans laquelle justement on peut disparaître. Comme dit souvent Bernard reprenant l’image de Ramakrishna : c’est la poupée de sel qui pleine d’Amour rejoint l’océan qui est Tout Amour. Rien de personnel là-dedans. Plus la recherche avance plus l’humilité va croissant. Cette démarche va à l’encontre des instincts bien humains d’expansion, de profit, de sécurité. Il s’agit justement d’aller à contre-courant et cela est très paradoxal. C’est d’ailleurs dans ce sens que Bernard dit souvent (sans être bien compris d’ailleurs) que la réalisation n’est pas naturelle. Elle ne suit pas la pente facile , elle nécessite de se détacher de ses limitations, de ses déterminismes nombreux qui nous constituent et qui s’opposent sans cesse à ce retour à la source. Elle nécessite de remettre en question ce mental si puissant qui dirige nos vies. Elle nous sépare même d’amitiés solidement établies mais ne résistant pas à cette poussée de vérité décapante. Et ceci n’est possible qu’avec une ferme détermination, un amour fou de cette recherche dans laquelle on aspire à être brûlé sans espoir de retour. Une autre difficulté se présente au chercheur pour ce voyage, elle concerne sa sincérité, que bien souvent il surévalue. En effet Charles Juliet déclare à juste titre :« Si la sincérité est nécessaire, elle est loin d’être suffisante, car il ne suffit pas d’être sincère pour être VRAI. la sincérité apparaît toujours comme relative. Elle procède du moi, s’exerce en fonction d’une idée, d’une morale, d’une volonté, crainte, ambition, arrière-pensée quelconque, et celle-ci fait obstacle à une sincérité plus profonde, qui permettrait l’exploration des régions les plus enfouies… Il est nécessaire de capter les intuitions qui nous traversent sur le RIEN que nous sommes. Réduire ce rien à néant. A ces seules conditions peut apparaître cette sincérité profonde qui permet d’être soi, VRAI. De retrouver la fraîcheur, la spontanéité. » Merveilleux voyage qui justifie en lui-même toutes les épreuves rencontrées et les relativise.
Pour finir je tiens à préciser que cette position ne compromet en rien la fréquentation assidue des textes sacrés, dès le moment où ils nourrissent cette recherche. J’ai bien précisé au début de cet article que je les fréquentais depuis fort longtemps et que j’étais bien conscient des merveilles qu’ils recèlent. Mais il s’agit là d’une position totalement différente de celui qui, inscrit dans les dogmes d’une tradition, se doit de lire les textes sous un certain angle qui soit en accord avec « l’imprimatur » pour ne pas dire avec la doctrine du parti. Dégagés de tout dogmatisme, ces textes illuminent notre parcours et chacun est libre de les parcourir selon ses inclinations personnelles, et selon son ressenti du moment, l’important étant de faire un pas de plus au sommet du mât et sans parachute !
« Rares sont ceux qui savent aborder et formuler la recherche avec lucidité, sincérité, en dehors de leur moi, sans se bloquer dans un parti pris politique ou religieux, sans céder à la peur et au besoin de se mystifier, sans faire montre de ce manque de courage, de rigueur, d’honnêteté, qui consiste à fournir les solutions avant même de poser les questions… il me faut gagner le sans-limite, saisir l’insaisissable, formuler l’indicible. Toujours aux prises avec l’impossible.
Concepts, images, préjugés, conventions, idées reçues, connaissances, attachement aux mots, souvenirs de lecture…, limitent, entravent, égarent la démarche. Effectuer une table rase totale.
Tant qu’on n’a pas émergé du fatras, tout ce que l’on peut apprendre, au lieu de nous approcher de la connaissance, ne fait que nous enfoncer un peu plus dans la confusion. Demeurer à l’intérieur du moi, c’est se tenir hors de l’être, de la vie.
La plus grande et subtile intelligence, n’est que peu de choses tant que le regard que l’on porte sur soi-même ne s’est pas retourné pour scruter sa source.
Consentir à n’être rien, que cette flamme qui sera acheminée vers Cela qu’on ne peut atteindre que par éclair, c’est ce seuil qu’il faut franchir. »

Charles Juliet.

En cadeau le darshan de MA telle que je l’ai vue dans les années 1980, un ou deux ans avant son mahasamadhi.
Constamment elle revient simplement au « En nous il y a tout. » ».
Voilà ce qui s’appelle : « Avoir émergé du fatras » évoqué ci-dessus, pour naître à la Lumière !
Et apparemment les questions quelles qu’elles soient, la faisaient bien se marrer ! (avec Amour toujours !)
Sa Rencontre, tout comme celle de Bernard résonne encore au plus profond de mon coeur.
Les êtres « VRAIS » sont si rares !

 

 

PS : Pour ceux qui veulent encore plus de précisions vous pouvez consulter les deux articles de ce site concernant le même sujet :
Mise au point sur les textes « religieux » du site. – Blog Tout par amour
Ni Dieu, ni Maîtres, ni religions ! Que de l’Amour! – Blog Tout par amour