Constatant à quel point la rencontre de Bernard avec l’œuvre d’Élisabeth avait été importante pour son parcours et sa Réalisation, j’ai ressenti le besoin de me familiariser avec ses textes et d’approcher de près son œuvre avec l’ouverture du cœur.
Ce n’était guère évident au premier abord pour un homme qui avait été heureux d’échapper au christianisme de son enfance en se nourrissant avec délices des textes du Bouddhisme et de la non dualité, et qui avait passé plus de 20 ans à enseigner le Zen.
Et je ne pouvais me rassurer en me disant que les textes d’Élisabeth faisaient partie des erreurs de jeunesse de Bernard, car 20 ans après sa Réalisation il en parle encore avec une ferveur totale, et si la croyance ,pourtant forte qu’il avait pour la Vierge est tombée, Élisabeth quant à elle, est demeurée une femme exceptionnelle qu’il considère comme ayant fait l’expérience de la Réalisation.
Lorsque j’évoque avec étonnement cette passion pour une carmélite, qui somme toute est en plein dans les croyances que Bernard rejette par ailleurs, il me répond avec une fougue et une sincérité débordantes qu’ en lisant Élisabeth durant sa recherche il ne s’est même pas rendu compte qu’il avait affaire à une carmélite mais qu’il ne vibrait qu’à la passion et à la ferveur qui l’habitait toute entière.
Et il rajoute que se rendant compte du blocage de beaucoup de personnes pour lire Élisabeth, il s’est mis à la relire et qu’il a effectivement compris ce qui pouvait irriter dans le langage chrétien apparemment désuet du dix neuvième siècle, avec un relent de dolorisme, qui de nos jours ne passe plus guère.
Alors justement je fais appel au lecteur pour lire ces textes en faisant fi de ces à priori culturels et linguistiques, pour se brancher uniquement sur le souffle de passion et de sincérité qui émane d’Élisabeth.
Et surtout il est important de comprendre (et on le ressent bien si on ouvre son cœur) que chez Élisabeth il n’y a absolument aucun dolorisme, aucun masochisme et que les joies et les douleurs ne sont que traversées en vue du seul but qui lui importe : qui est la fusion de l’individu dans cet Amour total et sans limites.
Tout dépouillement chez elle n’est vécu que sous cet angle et n’est en rien un ascétisme mortificateur.
Tout ce que dit Élisabeth transpire la joie, la ferveur, l’Amour infini qui la consume et si on sait aller au-delà des mots connotés , codifiés par la religion(car en effet Élisabeth avec une grande humilité reste totalement dans les codes de l’époque et ne cherche en rien à se donner de l’importance par un discours provocateur ou original)on se trouve alors emporté par le souffle qui traverse ces textes.
Je tiens à ajouter pour aller dans ce sens qu’Élisabeth lorsqu’elle écrit le fait avec son cœur et emprunte parfois des phrases entières de certains auteurs(Saint Paul, Saint Jean de la Croix, Ruysbroeck etc.…), de ce fait les livres sont truffées de notes multiples qui à mon sens sont valables pour des spécialistes et des exégètes mais qui alourdissent inutilement la lecture d’un chercheur de cœur……….
J’ai donc pris sur moi de laisser la fluidité du texte sans aucune note , sans signaler les emprunts, car lorsque Élisabeth fait une citation ce n’est pas, on le sent de suite pour faire étalage de ses connaissances , mais tout simplement parce qu’elle s’est appropriée ces mots avec son cœur et qu’elle ne voit pas autre chose à dire.
Je me suis permis également de fragmenter les textes selon mon ressenti pour faire de petits passages assimilables, sans replacer ces textes dans son œuvre et en préciser l’emplacement.
C’est le parti pris de ce site de ne vouloir en rien rivaliser avec des spécialistes et je renvoie tous les lecteurs qui désireraient aller plus vers cette tendance, aux ouvrages de référence qu’ils trouveront aisément sur les moteurs de recherche.
Le but premier étant de toucher le cœur des gens en leur donnant un échantillon représentatif : si ensuite les personnes désirent approfondir rien ne les empêche de le faire.
Donc ami lecteur et chercheur je te souhaite bonne route à la découverte du fond au-delà de la forme.
Je conseille vivement aux chercheurs de lire dans la rubrique des textes d’Élisabeth le merveilleux commentaire fait par Bernard sur sa prière concernant la Trinité.