L’Anubhavamrita : Partie 9 : l’état de Réalisation du Soi .

 

Dernier chapitre et conclusion de l’Anubhavamrita qui culmine dans le but de tout chercheur sérieux : L’état de Réalisation du Soi ! Après avoir par tous les moyens possibles invalidé tous les concepts de connaissance, d’ignorance, il nous mène à ce que Bernard appelle constamment: LA MERVEILLE DES MERVEILLES, et ces mots ont un sens puissant dans un corps usé par 13 ans d’un cancer douloureux! Et pourtant les yeux , même fatigués, reflètent encore cette Merveille et nous invitent à le rejoindre dans la communauté de tous les Jnanis, c’est à dire de ceux qui ont Réalisé.

Jnaneshwar était un poète, philosophe et yogi Hindou très influent du 13eme siècle. Il a été influencé par la tradition Nath Yogi, mouvement philosophique de son temps. Il a écrit un commentaire éminent sur la Bhagavad Gita : le Jnaneshwari. La légende stipule que après avoir écrit ce texte, son Guru (par ailleurs son frère) le félicita grandement mais lui fit remarquer qu’il avait écrit un commentaire sur ce que quelqu’un d’autre avait dit et qu’il serait préférable qu’il écrive quelque chose venant de sa propre expérience, c’est ainsi que naquit l’ Anubhavamrita qui est considérée comme l’une des œuvres spirituelles les plus influentes au monde, très prisée par Nisargadatta et les sages de toute sa lignée. 

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1- Maintenant (après la Réalisation du Soi), l’odorat est devenu ce qui sent ; l’audition est devenue ce qui entend ;

2- la brise est devenue le ventilateur ; et la tête est devenue les fleurs qui la décorent.

3- la langue est devenue la succulence du jus ; le lotus est devenu le soleil et il s’épanouit ; et l’oiseau chakora (qui est censé attendre les rayons de la lune) est lui-même devenu la lune.

4- les fleurs sont devenues l’abeille qui les butine pour faire son miel ; la jeune femme est devenue l’homme qui apprécie les charmes féminins ; et le dormeur est devenu le lit sur lequel il savoure le sommeil.

5- Tout comme une pièce d’or est fondue en une jolie parure, la vision elle-même a été transformée en la manifestation phénoménale.

6- Ainsi celui qui savoure et ce qui est savouré, celui qui perçoit et ce qui est perçu est « la vision », qui est l’aspect d’unicité dans son objectivation.

7- La fleur sevanti (une fleur qui se dissémine) s’ouvre en des milliers de pétales, mais elle se dissémine en elle-même.

8- De même, même quand de nouvelles et toujours fraîches expériences sont remarquées dans la vie d’une personne réalisée, elles ne sont pas expérimentées par elle comme des expériences voulues parce qu’elle vit d’une façon non volitionnelle.

9- Donc, conformément à leur nature, les sens courent vers les objets qui :

10- les satisfont, mais presque simultanément il y a la réalisation que l’expérience n’est pas différente de ce qu’il est lui-même (réalisé), tout comme quand la vue rencontre le miroir, il y a la réalisation que l’image en lui n’est pas différente du visage.

11- Si vous essayez de porter une vague, tout ce que vous porterez ce sera de l’eau.

12- Trois différentes sortes de parures en or peuvent avoir trois formes différentes et trois noms différents, de trois genres différents (masculin, féminin, neutre), mais toutes trois ont en réalité le même matériau de base, c’est-à-dire l’or.

13- Vous pouvez avoir trois différentes expériences sensorielles, le toucher, la vue et le goût, mais :

14- L’objet sera toujours de camphre. Bien que différents sens puissent expérimenter le camphre de diverses façons, l’élément essentiel est le parfum.
De même, quelles que soient les expériences, elles se produisent juste dans la conscience.

15- Donc, du moment que les sens tels que l’audition, etc. avancent à la rencontre de leurs :

16- Objets respectifs, tels que les sons (les paroles), etc., dans l’état de réalisation (du Soi ), l’expérience est réalisée telle qu’elle est (une manifestation dans la conscience). Comment alors la relation sujet-objet pourrait-elle être établie ?

17- Les semis de canne à sucre ne ressemblent pas à la canne à sucre, mais ils sont pleins de jus. La pleine lune est pleine de son éclat qui par la suite ne diminue pas.

18- Le clair de lune tombe également sur la lune ; la pluie tombe sur l’océan. Mais la lune et l’océan n’en sont pas affectés. C’est la manière dont les organes sensoriels d’un homme réalisé répondent aux objets des sens.

19- Donc le jnani peut prononcer ce qui lui vient aux lèvres, mais son samadhi n’est jamais rompu.

20- Quelle que soit l’action que le jnani semble faire, elle ne l’affecte pas, parce qu’il ne s’associe pas ou ne s’identifie pas à l’action.

21- Bien que le dispositif sensoriel semble aller vers l’extérieur et entrer en contact avec les objets des sens, cela n’a réellement aucune signification.

22- le soleil peut étendre ses milliers de bras (les rayons) pour étreindre l’obscurité, mais ce n’est pas l’obscurité qu’il trouve mais lui-même (le chercheur est le cherché, et le cherché est le chercheur).

23- Si un homme se réveille et étire ses bras pour enlacer la femme qui était dans son rêve, il ne trouvera que lui-même.

24- De même, les organes sensoriels du jnani peuvent se diriger au-dehors vers leurs objets, mais tout ce qu’ils trouveront sera l’absence à la fois de celui qui fait l’expérience et de cela qui est expérimenté. Que trouveront-ils alors ?

25- Si la lune recueille le clair de lune, qui recueillera quoi ? (il n’y a pas de différence entre la lune et sa lumière).Simplement penser à quelque chose dans l’avenir est futile, parce que l’objet auquel on pense n’existe tout simplement pas.

26- Dans cet état de réalisation du jnani, le yoga à huit branches n’a aucune place, et il semble aussi peu éclatant que la lune en plein jour.

27- Dans cet état du jnani, l’attitude délibérée est seulement apparente, tous ses actes se déroulent spontanément.

28- La place de la dualité est progressivement reprise par la non-dualité, et la relation objective cède place à une relation non objective.

29- Dans le processus normal du fonctionnement des sens, la relation sujet-objet n’existe pas.

30- Quand un homme se déplace d’un coin à l’autre de la maison, le chemin devient la maison, et l’objectif est atteint même s’il ne se déplace pas.

31- Quoi que fasse un jnani, ce n’est pas fait dans un but spécifique ; donc cela lui est égal de le faire ou de ne pas le faire, et il se moque que cela donne ou non des résultats ;

32- Dans cet état, se souvenir ou oublier n’ont aucune place ; tous deux sont inappropriés dans le cas du jnani.

33- pour le jnani, quoi qu’il fasse est sa discipline, et son mode de vie sans limite est son Samadhi.

34- Dans cet état, le fidèle et Dieu deviennent un, le chemin devient la destination, et l’univers entier devient un lieu tranquille et retiré.

35- Dans cette sorte de dévotion non dualiste, il n’y a aucune séparation entre Dieu (le divin) et le fidèle, parce qu’ils peuvent aisément chacun prendre le rôle de l’autre. Et partout où une personne (dans cet état de réalisation) s’établit elle-même, ce lieu devient le siège de la splendeur divine.

36- Cet état est au-delà du fonctionnement de l’espace et du temps, et de toute dualité. Dans cette immanence de l’Absolu, toute relativité est perdue, et il n’y a pas de différence entre Dieu et son temple.

37- Dans cet état où il n’y a pas d’existence séparée pour Dieu (le divin), comment pourrait-il être question de « connexion » ou de relation entre Dieu, la Déesse et le temple, ou entre Dieu et le fidèle ? Comment alors pourrait-on concevoir de distinction entre l’un et l’autre dans cette manifestation multidimensionnelle ?

38- Même dans cet état, si survient le désir de savourer la relation Guru-disciple, ou maître-serviteur, la conscience établit cette relation entre deux êtres sensibles appropriés.

39- Dans cette relation d’amour, c’est la conscience qui créé et savoure les différentes manifestations affectives sous la forme d’amour et d’extase.

40- Et dans toutes ces formes de manifestations, il n’y a rien d’autre que la conscience (toutes sont des mouvements dans la conscience connus et expérimentés par la conscience à travers ou au moyen des phénomènes appropriés).

41- Pourquoi toutes ces manifestations ne seraient-elles pas considérées comme nouménales dans leur nature, tout comme d’une vaste masse de rocher on sculpte le temple, le Dieu et même les fidèles ?

42- Quand un homme observe le silence, ça ne fait aucune différence qu’il soit muet ou qu’il puisse parler. De même que ce soit sous la forme de Dieu ou de celle du fidèle, ce qui est présent, c’est la conscience.

43- Quand une image de Dieu est élaborée avec du riz consacré, et qu’ensuite elle est vénérée avec un autre riz consacré, c’est seulement du riz consacré sous la forme de Dieu ou comme matériau de vénération.

44- Si on ne demande pas à la flamme de s’envelopper elle-même de lumière, demeurera-t-elle sans lumière ?

45- Si on ne demande pas à la lune de se couvrir elle-même d’éclat, la lune conservera-t-elle ou non son éclat naturel ?

46- La chaleur est naturelle dans le feu. Où est-il question de fournir ou non de la chaleur au feu ?

47- La « Shivaïtude » de Shiva dépend-t-elle du fait qu’il soit vénéré ou non ?

48- Dans cet état (de Réalisation du Soi), vénérer ou ne pas vénérer, l’action et la non-action, perdent leur distinction et leur opposition.

49- C’est pour cette raison que l’état d’illumination est au-delà des mots.

50- la description de cet état, tentée dans les Upanishads d’un point de vue dualiste, donc, a pu être interprétée comme une critique ou une calomnie, mais en réalité c’est un hommage d’adoration, parce qu’elle s’est achevée dans une humble confession d’impuissance par les paroles neti-neti (ni ceci, ni cela). Dans tous les cas, donc, qu’il soit considéré comme calomnie ou comme adoration, cet état demeure totalement intact.

51- Où que le jnani pose son pied, c’est son pèlerinage, et s’il poursuit son pèlerinage, c’est comme s’il ne s’était pas du tout déplacé.

52- Il n’est pas surprenant, donc, que pour le jnani-bhakta, ça ne fasse aucune différence qu’il demeure en un lieu, ou qu’il se déplace de lieu en lieu.

53- Comme le jnani ne voit aucune différence entre le Noumène et les phénomènes, :

54- Quoi qu’il voie est la forme de Shiva, et ainsi il savoure le privilège d’avoir vu Shiva. D’un autre côté, s’il voit la forme de Shiva (lors d’une visite au temple), ce n’est pas comme s’il avait vu quoi que ce soit d’extraordinaire, parce qu’il n’y a pas de différence entre Shiva et le jnani.

55- Si une balle glisse des mains, elle frappe le sol et rebondit d’elle-même.

56- Le mode de vie non volitionnel du jnani sera apprécié par qui aura vu le jeu de la balle qui rebondit.

57- Cette dévotion est d’une nature qui ne nécessite aucune pratique ni aucune discipline.

58- Et même la connaissance n’est pas appropriée. Cette sorte de dévotion n’a pas de commencement :

59- Et pas de fin, et elle est complète en elle-même. Est-ce que la comparaison de n’importe quel bonheur temporel peut s’appliquer à ce type de dévotion ? Cette sorte de dévotion est un état naturel et spontané en lequel à la fois la pratique yogique et la connaissance trouvent leur éternel repos (elles ne sont pas appropriées).

60- Cet état a réfuté non seulement la dualité de la phénoménalité et la non-phénoménalité, mais également tous les autres concepts interreliés et les dualités du nom et de forme.

61- La dualité conceptuelle de Shiva et Shakti a également annihilé chacun d’eux, et elle a fusionné dans cet état.

62- Tous les objets et tous les mots ont fusionné dans cet état et la conceptualisation a également cessé.

63- Ô mon Seigneur Guru, dans quel état m’as-tu conduit, en lequel je suis le donneur et le receveur ; je suis à la fois ce qui donne et ce qui prend, le don et la prise.

64- La merveille de tout ça, c’est que tu as révéillé quelqu’un qui n’a jamais dormi, et tu as endormi quelqu’un qui n’était pas réveillé.

65- Toi et moi ne sommes pas différents, et pourtant, par amour et affection, tu m’as appelé toi-même. Comme je n’ai pas d’existence distincte et séparée de toi (comme une vague hors de l’océan) cette démonstration de dualité dans l’unicité est uniquement ton accomplissement même.

66- Tu ne prends rien de personne d’autre, et tu ne donnes rien à personne d’autre, et pourtant tu savoures inexplicablement la relation Guru-disciple.

67- Tu es la plénitude de la potentialité, et cependant tu es vide et suffisamment léger (comme un bateau) pour mener son disciple à la libération (dans cet océan de souffrance). Seul celui qui s’est complètement abandonné à toi peut comprendre ce fait curieux.

68- Tu m’as donné en partage ton unicité, et cependant ton unicité n’a pas du tout été affectée ; et tu as ainsi été l’objet d’adoration de tous les shastras (écritures hindoues).

69- Réellement, mon bien-aimé Guru, seul celui qui t’es très cher pour avoir abandonné toute différence entre soi et l’autre, devient une relation étroite.

CONCLUSION 

1- ô, mon bien aimé Guru, cette joie suprême de la Réalisation du Soi que tu m’as donnée presque sur un plateau, j’aurais aimé tranquillement la savourer en paix (mais il semble que tu veux que je la partage avec le reste du monde).

2- Le tout-Puissant a mis les rênes de la lumière dans les mains du soleil, mais c’est le monde qui profite de cette lumière.

3- la fraîcheur dont la lune a été dotée est profitable aux arbres et à la végétation ; l’eau dont les océans ont doté les nuages est pour l’utilité du monde entier.

4- La lumière de la lampe éclaire toute la maison ; l’espace sous le ciel sert pour la manifestation de l’univers entier.

5- De même, le pouvoir qui entraîne le fonctionnement des marées dans l’océan n’est pas celui de l’océan, mais celui de la lune ; tout ce que le printemps suscite est profitable aux arbres.

6- De la même manière, ce livre est un témoignage de ton immense pouvoir, ô mon bien-aimé Guru ; autrement je n’aurais aucune légitimité ou existence indépendante (pour écrire un tel livre).

7- Et aussi, pourquoi prétendrais-je (après avoir reçu ce formidable don de l’unicité) avoir le moindre crédit pour ce livre et ainsi me retrouver dans la servitude de la dualité ?

8- Et puis bien entendu, l’Unicité Nouménale est éternellement présente dans sa resplendissante splendeur et ne nécessite aucune exégèse (de ma part ou de celle d’un autre).

9- Et si j’avais gardé le silence et n’avais rien dit à ce sujet, est ce que la manifestation phénoménale ne se serait pas manifestée ?

10- Quand la manifestation est perçue comme un objet par un autre objet (faisant semblant d’être le sujet) dans la dualité, le percevant est le perçu, et c’est une réalité qui n’a besoin d’aucune preuve.

11- Ceci est l’ultime réalité : l’identité du Noumène et des phénomènes, du percevant et du perçu. Et la réalité n’avait pas besoin de cette sorte de révélation (comme dans le livre).

12- S’il en est ainsi, pourquoi donc écrire ce livre ? À cette question, la réponse est que le contenu de ce livre est une effusion spontanée de l’Amour qu’est l’Ultime Réalité.

13- le sujet favori peut-être le même, mais une nouvelle saveur et une réjouissance renouvelée se présentent chaque fois qu’on en parle à nouveau.

14- C’est pour cette raison que j’ai parlé de ce sujet. Ce n’est pas comme si j’avais découvert quelque chose de nouveau ou quelque chose qui était dissimulé. Cela-qui-est est éclatant et ne peut pas être caché.

15- tout ce qu’il y a est « JE » ; JE suis le plenum potentiel et je ne peux ni me dissimuler ni m’exposer.

16- Puisque je suis la conscience inconsciente d’être consciente, au bénéfice de qui devrais-je parler ? Et si je ne parle pas, cette conscience sera-t-elle perdue ?

17- Donc, même si mes lèvres ont parlé, cet enseignement est réellement le silence du silence, parce qu’en fait, il n’y a eu ni bavardage ni absence de bavardage. C’est comme dessiner un poisson à la surface de l’eau.

18- De même, les Upanishads, réalisant la futilité de décrire cette unicité fondamentale, s’arrêtent à un certain stade (et confessent leur défaillance absolue), et toute recherche cesse dans cette défaillance.

19- Jnanadeva affirme qu’une aperception significative de cet Anubhavamrita aboutira au jivanmukta, le jnani devenant l’Anubhavamrita même.

20- la libération en elle-même (à travers la réalisation au sens habituel) est assurément merveilleuse, mais quand elle est adoucie par le nectar de l’Anubhavamrita, elle devient quelque chose d’extraordinaire.

21- la lune existe toutes les nuits, mais elle est particulièrement éclatante lors de la pleine lune. Mais cet éclat est-il seulement comparable à l’éclat du soleil ?

22- La rougeur de la jeunesse chez les jeunes femmes est bien sûr toujours présente dans tous les cas, mais cet épanouissement déborde quand elle est en compagnie de son mari.

23- Avec l’advenue de la saison printanière, les arbres se chargent de fruits et s’élèvent avec enchantement à la rencontre du ciel.

24- C’est de cette manière que j’ai disséminé le festin de cet Anubhavamrita pour la gratification des chercheurs, parce que cet Anubhavamrita est l’essence d’une expérience de première main.

25- Et c’est uniquement tant que cet Anubhavamrita n’est pas goûtée que la différence existe entre l’ignorant, le chercheur, et l’illuminé.

26-Tout comme l’eau qui se jette dans le Gange devient le Gange, ou tout comme l’obscurité qui, en rencontrant le soleil, devient le soleil ;

27- Les minéraux demeurent tels quels jusqu’à ce qu’ils soient frottés contre la pierre philosophale, et deviennent ainsi de l’or.

28- De même, ceux qui ont compris l’intégralité du message et des paroles de l’Anubhavamrita vont fusionner dans cette expérience, tout comme l’eau qui se jette dans l’océan devient l’océan.

29- Tout comme A-U-M sont la base des cinquante lettres (de l’alphabet marathi), et finissent par fusionner dans le son Aum, de même le substrat de tous les phénomènes est la conscience, et rien d’autre.

30- Tout comme le Noumène est l’unicité sans le moindre espace pour indiquer sa propre existence (la conscience inconsciente de la conscience), cette identité suprême est toute chose.

31- Donc, dit Jnaneshwar, cet Anubhavamrita est le moyen par lequel le bonheur lui-même peut goûter le bonheur.

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La traduction est issue du livre: Ramesh Balsekar : l’Expérience de l’immortalité : éditions Acarias L’Originel.