Comment savoir quand: « l’école est finie » ?

urlimages

Dans les derniers moments de sa vie, Nisargadatta se montrait encore plus radical qu’à l’accoutumée et ne perdait plus de temps , vu l’état avancé de son cancer, à répondre à des questions de chercheurs«touristes»comme les appelle Bernard.
Ce dernier m’a souvent dit qu’il y avait suffisamment de «conférenciers» pour cela et d’instructeurs en tous genres.
Je me suis rendu compte par mon expérience et au cours de mes nombreuses années de recherche qu’en effet la majorité des personnes dans les voies spirituelles ont besoin d’être guidées, rassurées. Moi même je me suis surpris tant de fois à vouloir être «le bon élève» et j’ai abondé complètement dans ce côté infantilisant qu’ont tendance à renforcer les groupes.
Mais ceci n’oblitère en rien la nécessité d’aller à l’école (peu de gens comme Ramana peuvent s’en dispenser pour faire le saut final)
Le problème n’étant pas tant d’y aller que d’y rester par confort ou désabusement.
La Voie est quelque chose de très sérieux certes mais de très personnel et au-delà de la molle complaisance avec soi-même, que je dénonce souvent par ailleurs, il est nécessaire de savoir ce qui est bon pour notre recherche lors de notre parcours, et cela ne correspond pas nécessairement à ce qui est bon pour le voisin au même moment!
Il arrive un moment de la recherche où l’on ne peut plus s’encombrer de détails et où une passion,une ferveur sans limites sont requises pour aller plus loin.
A quoi peut bien servir de rester un bon élève toute sa vie?
Et vient un temps où: «l’école est finie!»
Point délicat à estimer car j’en connais beaucoup qui comme le disait si simplement Arnaud Desjardins, se croient en terminale alors qu’ils ont le niveau du primaire.
Il serait dommage en effet de quitter l’école avant d’avoir appris les bases minimales de la lecture et de l’écriture.
Pas de culpabilité surtout dans ces domaines, ni de jugement avilissant mais il est nécessaire de:
VOIR SIMPLEMENT A QUEL MOMENT NOUS EN SOMMES ET CECI SANS COMPLAISANCE.
Mais si certains se croient arrivés alors qu’il leur manque pas mal d’UV, d’autres en revanche préfèrent rester à l’école toute leur vie pour ne pas se«mouiller» et se frotter à la dureté de la recherche:
Ce n’est ni bien, ni mal et comme je le dis souvent: au fond chacun fait ce qu’il peut avec les moyens qu’il a !
Bernard m’a souvent dit que c’est tout à fait normal en tant que chercheur même sincère d’être encombré de « croyances » au départ de sa recherche et celles ci tombent d’elles mêmes si la ferveur est assez grande. On remplace ainsi peu à peu les croyances par l’EXPERIENCE .Les modèles qui sont nécessaires pour entretenir le feu de notre ferveur ne doivent en rien devenir des éléments de blocage qui nous figent dans une pâle et ridicule imitation.
Comme je le dis souvent avec humour: « les fins de moi sont difficiles », mais il n’est pas moins difficile de se détacher des identités plaquées, qui loin de faire de nous des sages font seulement apparaître d’habiles perroquets.
Armons nous donc de discernement pour faire chacun en conscience: «l’état des lieux» et agir en conséquence selon notre possibilité, mais soyons assurés du fait qu’aucune école aussi belle et grande soit-elle , ne fera pour nous le chemin qui reste unique et spécifique: que nous soyons en groupe ou solitaires.