Je vous en conjure à mains jointes : laissez tomber cette spiritualité

 

En relisant pour la énième fois ce passage des derniers entretiens de Nisargadatta avant sa mort, parus dans le merveilleux et indispensable livre de « conscience et absolu »  aux deux océans, j’ai à nouveau reçu un choc profond. C’est d’ailleurs l’occasion de redire si besoin en est à quel point il faut lire et relire ce qui nous touche et nous semble important car c’est à chaque fois une lecture différente, un choc différent, selon notre évolution personnelle.

Voilà d’ailleurs pourquoi certains reprochent aux êtres réalisés de redire toujours la même chose………..Mais que faire d’autre sinon de continuellement enfoncer les coins dans notre carapace si dure?Il faut la miner sans cesse par tous les apports possibles et si notre passion n’est pas assez forte les plus beaux enseignements coulent sur la surface de la carapace sans l’entamer.

Ce que dit Nisargadatta dans ce passage remet en question tant d’idées reçues et c’est difficile parfois à accepter : comme il le dit lui-même nous ne nous mettons pas en question ! Mais qu’avons nous donc à perdre de si intéressant ?……………….

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La totalité de ma spiritualité n’est rien,maintenant ; même le mot « rien » n’y est pas, il ne reste même pas ça.

Supposons que je n’aime pas mon corps- esprit ou mon souffle vital : qu’y puis-je ?

Le corps est là, le souffle vital aussi. Ils fonctionnent d’eux-mêmes, pourquoi m’en soucierais-je ?

La conscience fait son numéro : laissons la jouer……………….

la spiritualité n’existe pas ; il n’y a que la vie dans le monde, le jeu des cinq éléments.

Vous n’êtes pas plus que du végétal : l’herbe pousse, les êtres humains poussent aussi : EST CE QUE QUELQU’UN EST CAPABLE D’ACCEPTER CELA ?

Si vous seul existez dans l’Un vous ne le saurez pas, mais s’il y a la dualité , alors la souffrance commence.La dualité est imposée sur vous, l’élément original et c’est la cause de la souffrance.

VOUS NE VOUS METTEZ PAS EN QUESTION, vous êtes des intellectuels, vous vous préparez des friandises intellectuelles et vous continuer à les savourer ;

même dans le domaine de la spiritualité vous continuez à faire dans l’intellect, vous vous préparez des friandises avec vos concepts et vous les savourez.

Pensez à ce que je vous ai dit : VOUS AVEZ L’EXPÉRIENCE DU MONDE UNIQUEMENT PARCE QUE VOS PARENTS ONT PRIS LEUR PIED. ET VOILA LA SOURCE DE VOTRE MISÈRE.

Il fût un temps où la connaissance m’était irrésistible et j’invitais les gens à venir assister aux entretiens.

Plus maintenant : maintenant je n’encourage personne, je ne retiens pas mes visiteurs très longtemps : je leur en colle une dose et je les congédie.

Il est absolument incroyable que tout s’enchaîne à partir de cette naissance insignifiante- cette soit- disant naissance.

Non seulement le « je suis » (l’étant individuel) mais le monde manifesté dans sa totalité apparaît. C’est à peine croyable !

Je n’existe pas, pour dire vrai, mais je me sens exister à cause de l’accident de cette naissance.

Quand cette connaissance descend sur vous vous vous éveillez au fait que la connaissance de ce monde et la conscience sont du pipi de chat.

Laissez tomber tout cela, ça ne vaut rien.

Je vous en conjure à mains jointes : laissez tomber cette spiritualité

De toutes la connaissance et des concepts que vous avez glanés, seule cette étincelle de la fin peut vous guider ;

Vous avez maintenant tout ce qu’il vous faut, toutes les bases sont là, vous êtes déjà au delà des symboles de la naissance et de la mort.

LES FAITS SONT LA, IL N’Y A RIEN DE MYSTÉRIEUX, TOUT EST TRÈS CLAIR, ET POURTANT PERSONNE NE VEUT LE VOIR.

C’est maintenant que l’on renvoie l’intellect au néant ;

Les cinq éléments fantomatiques m’ont créé et ont pris possession de moi, mais je me suis fixé dans l’Absolu suprême : je sais de quoi il en retourne , que l’on ne compte plus sur moi !

Regardez par exemple comment ces cinq essences ont pris possession de moi : j’ai une accoutumance au tabac à chiquer et les docteurs m’ont dit d’arrêter ; rien à faire, je continue, l’essence de ces cinq éléments me contrôle.

Je n’ai plus du tout envie de parler, je veux entrer dans un certain silence :

SI CES ENTRETIENS SONT BIEN COMPRIS, PLUS N’EST BESOIN DE DISCIPLINE OU DE PRATIQUE SPIRITUELLE : ça devrait faire clic sans tarder !