Je désirais insérer une série d’extraits d’Élisabeth qui montrent son attitude exceptionnelle par rapport aux difficultés de toutes sortes qu’elle peut rencontrer dans la vie, qu’elles soient d’ordre physique, émotionnel ou spirituel.
Ces passages sont à mon sens merveilleux car ils nous remettent en question et fortifient notre recherche si nous savons en tirer les leçons nécessaires.
Élisabeth ne cache pas que pour elle c’est parfois très difficile, et ne nous présente pas comme beaucoup peuvent le penser une image d’Épinal de la spiritualité, mais elle nous montre avec quelle force elle transforme les difficultés, par la passion et l’Amour dont elle est pleine et sans jamais tomber comme il pourrait apparaître à un lecteur superficiel, dans un dolorisme Chrétien frôlant la névrose.
Ne nous privons donc pas sous prétexte que nous ne sommes pas Chrétiens d’un exemple aussi édifiant, sachons lire au-delà des lignes en ressentant la force du « fond »bien au-delà de la « forme », et adaptons la richesse de ce texte en le rapportant à nos vies et à nos propres modèles édifiants si nous en avons d’autres.
Pour certains ce sera le Bouddha, ou tel Maître renommé ou inconnu, qu’importe, l’important étant notre propre transformation et l’aide qui peut nous être apportée pour notre cheminement.
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L’Amour résiste à toutes les épreuves et même s’en nourrit !
S’Il ne me soutenait, à certains moments je me demande ce que je deviendrais, mais Il est avec moi, et avec Lui on peut tout.
Que c’est bon de se perdre, de disparaître en Lui, on sent si bien que l’on n’est plus qu’une machine, que c’est Lui qui agit, qui est tout !
Aussi je me livre, je m’abandonne à ce divin bien-aimé, je suis si tranquille, je sais à qui je me confie.
Il est tout puissant : qu’il arrange toute chose selon son bon plaisir, je ne veux que ce qu’Il veut, je ne désire que ce qu’il désire, je ne Lui demande qu’une chose : l’aimer de toute mon âme mais d’un Amour vrai, fort, généreux !
Ces temps -ci nous avons été très prises par une quantité de choses, puis voilà les réunions qui recommencent, vous savez à quel point j’aime cela….Enfin je l’offre au bon Dieu.
Il me semble que rien ne peut distraire de Lui, lorsqu’on n’agit que pour Lui, toujours en sa sainte Présence, sous ce divin regard qui pénètre dans le plus intime de l’âme;même au milieu du monde on peut l’écouter dans le silence d’un cœur qui ne veut être qu’à Lui.
AIMONS NOS CROIX, ELLES SONT TOUTES D’OR AVEC LES YEUX DE L’AMOUR.
C’est là au pied de la croix que l’on se sent sa fiancée ; toutes ces obscurités, ces souffrances, la détachent pour l’attacher à notre Unique Tout, elles la purifient aussi pour arriver à l’Union
Dieu en moi, moi en Lui : que ce soit notre devise.
Ah ! Que c’est bon cette présence de Dieu au dedans de nous, dans ce sanctuaire intime de nos âmes.
Là nous le trouvons toujours quoique par le sentiment nous ne sentions plus sa présence, mais Il est là tout de même, plus près peut-être encore, comme vous le dîtes.
Oh ! Qui peut nous le ravir, qui peut même nous distraire de Celui qui nous a toutes prises, qui nous a fait toutes siennes.
Livrons-nous à l’Amour, oui soyons victimes d’Amour, martyres d’Amour.
L’abandon chère Madame, voilà ce qui nous livre à Dieu. Je suis bien jeune mais il me semble que quelquefois j’ai bien souffert. Oh ! Alors quand tout s’embrouillait, quand le présent était si douloureux et que l’avenir m’apparaissait encore plus sombre, je fermais les yeux, je m’abandonnais comme un enfant dans les bras de ce Père qui est aux Cieux. Chère Madame voulez-vous permettre à cette petite carmélite qui vous aime tant de vous dire quelque chose de Sa part ? Ce sont les paroles que le Maître adressait à Sainte Catherine de Sienne : « Pense à moi, je penserai à toi ! »
NOUS REGARDONS TROP A NOUS, nous voudrions voir et comprendre, nous n’avons pas assez confiance en Celui qui nous enveloppe en sa Charité.
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Crise de foi !
Priez bien pour moi ma sœur bien-aimée, moi aussi ce n’est plus un voile mais un mur bien épais qui me le cache.
C’est bien dur, n’est ce pas, après l’avoir senti si près, mais je suis prête à demeurer en cet état d’âme aussi longtemps qu’il plaira à mon Bien- Aimé de m’y laisser, car la foi me dit qu’Il est là tout de même, et à quoi bon les douceurs et les consolations ?
Ce n’est pas Lui et c’est Lui seul que nous cherchons. Allons donc à Lui par la foi pure.
Oh ! Ma sœur , jamais je n’ai autant senti ma misère, jamais je ne me suis vue aussi misérable, mais cette misère ne m’abat point, je m’en sers au contraire pour aller à Lui, et je pense que c’est parce que je suis si faible qu’Il m’a tant aimée, qu’Il m’a tant donné.
Aimons cette obscurité qui nous conduit à Lui !
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Élisabeth n’a pas besoin des sacrements pour être avec Dieu
Je suis privée du Sacrement, mais mon Dieu a-t-il besoin de cela pour venir à moi ?
Oh ! Ma sœur qui peut nous séparer de Celui que nous aimons , de Celui qui nous a prises pour nous faire siennes ! Pour n’être plus qu’Un avec lui !
Je suis privée de l’église, privée de la Sainte Communion, mais voyez vous le Bon Dieu n’a pas besoin du Sacrement pour venir à moi, il me semble que je l’ai tout autant. C’est si bon cette Présence de Dieu ! C’est là tout au fond dans le ciel de mon âme, que j’aime Le trouver puisqu’Il ne me quitte jamais.
Dieu en moi, moi en Lui : oh ! C’est ma vie…….
La divinité, cette essence que les bienheureux adorent dans le Ciel, elle est en ton âme. Alors quand on sait cela, c’est une intimité tout adorable : on n’est plus jamais seule !
Si tu préfères penser que le bon Dieu est près de toi plutôt qu’en toi, suis ton attrait pourvu que tu vives avec Lui.
Pense que tu es avec Lui et agis comme avec un Être qu’on aime :
C’EST SI SIMPLE, PAS BESOIN DE BELLES PENSÉES MAIS UN ÉPANCHEMENT DU CŒUR !