Je désirerais dans les pages qui suivent et même si cela lui demande un certain effort d’attention, proposer au chercheur l’essentiel d’une conférence de Vivekananda(le premier disciple de Ramakrishna et fondateur de son ordre)
Cette conférence a été donnée à New York à la fin du dix neuvième siècle (il y a 120 ans!), il faut donc tenir compte des ajustements nécessaires au style de l’époque.
Mais elle me semble fondamentale sur bien des points et notamment sur celui de proposer un dépassement lumineux du conflit séculaire entre bouddhistes , védantistes et dualistes.
Avec vigueur et finesse Vivekananda nous pointe une résolution possible de ces combats stériles et sans fin et nous ramène me semble-t-il à l’essentiel de notre recherche, en relativisant nos « hallucinations » de toutes sortes.
Ce qui constitue les questionnements de l’être humain depuis qu’il existe y est abordé et chacun pourra y trouver son compte.
Même si cette lecture demande un effort celui ci est largement payé en retour lorsque l’on ressent à la fin du texte cet immense espoir et clarté qui l’ anime en fait de bout en bout.
N’hésitez donc pas à revenir à ce texte car à chaque fois il apporte des lumières différentes.
Selon les dualistes : l’âme de l’homme puisqu’elle est distincte de l’esprit et du corps, doit être immortelle.Pourquoi ?
Qu’entendons nous par la mortalité : c’est la décomposition. Or ne peut se décomposer que quelque chose qui est le résultat d’une composition. Tout ce qui est fait de deux ou trois ingrédients différents doit se décomposer. Cela seul qui n’est pas le résultat d’une composition ne peut jamais se décomposer et par conséquent ne peut jamais mourir, est immortel, a existé de toute éternité, est incréé. Tout fait de création est simplement une composition : personne n’a jamais vu créer quelque chose de rien. Tout ce que nous connaissons comme création est la combinaison en formes nouvelles de choses existant déjà.
DANS CES CONDITIONS CETTE ÂME DE L’HOMME PUISQU’ELLE EST SIMPLE DOIT AVOIR TOUJOURS EXISTE ET EXISTERA TOUJOURS. ET DANS CETTE OPTIQUE LORSQUE VOTRE CORPS DISPARAÎT VOTRE ÂME CONTINUE A VIVRE.
Dans l’école philosophique opposée, il en va autrement.
Ainsi les Bouddhistes rejettent toutes les théories de l’âme que je viens de vous expliquer.
A quoi sert-il dit le bouddhiste, de supposer qu’il existe un substratum qui sert de base à ce corps et à cet esprit ? Pourquoi ne pas permettre aux pensées d’avoir un libre cours ? Pourquoi admettre au-delà de cet organisme fait de corps et d’esprit une troisième substance appelée l’âme ? A quoi sert-elle?Cet organisme ne suffit-il pas à s’expliquer soi-même ? Pourquoi faire intervenir encore un troisième élément ? Ces arguments ont beaucoup de force et le raisonnement est très solide.
Pour autant qu’on se limite aux recherches extérieures, nous voyons en effet que cet organisme est une explication suffisante en soi ; en tout cas beaucoup d’entre nous en jugent ainsi. Alors pourquoi y aurait-il besoin d’une âme comme substratum, comme substance, qui ne soit ni esprit ni corps, mais un arrière plan pour l’esprit et le corps ? Admettons donc uniquement l’esprit et le corps ! Le corps est le nom donné à un courant de matière qui change sans cesse. L’esprit lui est le nom d’un courant de conscience ou de pensée qui change aussi sans cesse.
Qu’est ce qui produit l’unité apparente entre les deux ? CETTE UNITÉ DISONS-LE N’EXISTE PAS EN RÉALITÉ.
Prenez par exemple une torche allumée et faîtes la tourner rapidement devant vous : vous verrez un cercle de feu. Mais ce cercle n’existe pas en réalité, il donne simplement l’apparence d’un cercle parce que la torche tourne continuellement(NDLR : la rétine garde en mémoire une image pendant un dixième de seconde après son apparition. Ainsi ce cercle n’est qu’une création cérébrale, qui conserve une perception de la lumière de la torche dans la mémoire sensorielle)
De la même manière il n’y a pas d’unité dans cette vie : c’est un flot de matière qui coule continuellement et vous pouvez pour vous rassurer nommer unité l’ensemble de cette masse, mais c’est tout !
Il en est de même pour l’esprit : chaque pensée est distincte des autres : c’est seulement le courant qui, en se précipitant laisse derrière lui une illusion d’unité.Il n’est donc pas besoin d’une troisième substance . Vous verrez que cette pensée bouddhiste a été reprise par un certain nombre de sectes et d’écoles modernes et que toutes la prétendent nouvelle et en réclament la paternité. Ce qui pourtant est l’idée centrale de la plupart des philosophies bouddhistes, c’est que ce monde se suffit à lui-même, que l’on n’a pas besoin de chercher un arrière plan d’aucune sorte, que cet univers des sens est tout ce qui est, et qu’il est superflu de supposer quelque chose qui serve à le soutenir. Toute chose est un agrégat de qualités : pourquoi y aurait-il une substance hypothétique à laquelle ces qualités seraient inhérentes ? L’idée de la substance vient en fait de l’échange rapide des qualités, elle ne vient pas de quelque chose d’immuable qui existerait derrière ces qualités.
(NDLR : tout ce débat alimente depuis des siècles les querelles entre bouddhistes et védantistes sur la doctrine ANATTA enseignée par le Bouddha : le NON SOI.Il y a des centaines de livres écrits là dessus je conseille pour ceux que cela intéresse notamment celui de Michel Hulin sur le sujet : « Comment la philosophie indienne s’est-elle développée?La querelle brahmanes- bouddhistes. Éditions Panama) »
Lorsque l’on creuse le sujet et moi-même je l’ai fait puisque j’ai été enseignant bouddhiste pendant plus de 20 ans, on voit comme toujours que ce n’est pas aussi simpliste qu’il n’y paraît et que l’on trouve dans le bouddhisme par exemple une manière subtile de réintroduire une substance de base dans la notion de « Nature de Bouddha » qui sur certains points peut être assimilé au Soi. Mais ne rentrons pas dans les querelles d’école et j’ai pour ma part, depuis ma rencontre avec Bernard compris qu’aucune école, qu’aucun « isme » ne contenait la vérité et je considère très honnêtement ne plus appartenir à aucune école(voir mon article : l’école est finie!) L’important étant d’utiliser selon ses affinités « les pointeurs », les poteaux indicateurs que nous donnent différents enseignements…….Et comme leur nom l’indique : ils pointent vers le But mais ne sont pas le but en soi. Comme le dit si bien le Bouddha : ce sont des radeaux à abandonner lorsque l’on a atteint l’autre rive!)
Et Vivekananda reprend :Nous voyons bien comme certains de ces arguments sont merveilleux et pertinents. Ils sont très attrayants pour la moyenne de l’humanité, et en fait il n’est pas un homme sur un million qui puisse concevoir autre chose que le phénomène
(NDLR : d’où la bouddhamania actuelle qui n’ôte en rien la valeur extraordinaire du bouddhisme, mais qui comme toute mode permet à certains de s’exempter d’une recherche véritable pour surfer sur la vague populiste et simpliste :en reprenant comme je le dis dans un autre article des superstitions aussi grandes que celles que l’on croit rejeter mais ne s’en rendant pas compte puisqu’on les pare d’un exotisme racoleur)
Pour la grande majorité , la nature apparaît seulement comme une masse de transformations changeantes, tourbillonnantes qui se mélangent et se combinent ; peu d’entre nous ont jamais eu un aperçu de l’océan placide qui se trouve au-delà.
Pour nous ce qui se voit, ce sont toujours les vagues, l’univers nous apparaît seulement comme un assemblage de lames bondissantes.
En résumé nous sommes face à deux opinions et manières de voir différentes.
L’une c’est qu’il y a derrière l’esprit quelque chose, qui est substance inchangeable et immuable.
L’autre : c’est que dans l’univers, il n’existe rien qui soit inchangeable et immuable, tout est changement, rien que changement.
Cette divergence de vue ne peut être résolue qu’au stade suivant de la pensée : PAR LE NON DUALISME.
Ce système nous explique que les dualistes ont raison de trouver quelque chose derrière tout ce qui existe, un arrière-plan qui ne change pas.Nous ne pouvons concevoir le changement que s’il existe quelque chose d’inchangeable.
Nous ne pouvons concevoir quelque chose qui peut changer que si nous connaissons quelque chose de moins changeant, et cette chose à son tour doit paraître plus changeante, qu’une autre qui l’est moins, et ainsi de suite jusqu’à ce que nous soyons obligés d’admettre qu’il doit exister quelque chose qui ne change jamais en rien. L’ensemble de cette manifestation doit avoir été dans un état de non-manifestation, calme et silencieux, résultant pour ainsi dire de l’équilibre des forces opposées ; à ce moment aucune force n’agissait, car la force agit seulement quand il se produit une rupture de l’équilibre. L’univers se hâte toujours de retourner à cet état d’équilibre. S’il est un fait dont nous soyons certains, c’est bien celui-là.
Lorsque les dualistes soutiennent qu’il existe quelque chose qui ne change pas, ils ont parfaitement raison, mais où ils se trompent, c’est lorsqu’ils analysent ce quelque chose comme n’étant ni le corps, ni l’esprit, comme étant distinct et de l’un et de l’autre.
Lorsque les bouddhistes nous disent que l’univers tout entier est une masse de transformations, ils ont parfaitement raison ; tant que je suis séparé de l’univers, tant que je reste en arrière et que je regarde quelque chose devant moi, tant qu’il y a deux éléments : CELUI QUI REGARDE ET LA CHOSE REGARDÉE, IL SEMBLERA TOUJOURS QUE L’UNIVERS EST UN UNIVERS DE CHANGEMENT, QUI SE TRANSFORME SANS CESSE.
LA RÉALITÉ C’EST QU’IL Y A DANS CET UNIVERS A LA FOIS DU CHANGEANT ET DE L’IMMUABLE.
CE N’EST PAS QUE L’ÂME ,L’ESPRIT ET LE CORPS SOIENT TROIS EXISTENCES SÉPARÉES, CAR L’ORGANISME COMPOSÉ DE CES TROIS PARTIES EST EN RÉALITÉ:UN .C’est la même chose qui apparaît comme corps, comme esprit et comme ce qui est au-delà de l’esprit et du corps, mais ce n’est pas tous les trois en même temps. Celui qui voit le corps ne voit même pas l’esprit;celui qui voit l’esprit ne voit pas ce qu’il appelle l’âme, et quant à celui qui voit l’âme : pour lui le corps et l’esprit se sont évanouis. Celui qui ne voit que le mouvement ne voit jamais le calme absolu, et quant à celui qui voit le calme absolu, pour lui le mouvement s’est évanoui. Supposons que l’on prenne une corde pour un serpent .Pour celui qui fait cette erreur, la corde s’est évanouie, mais lorsque l’illusion cesse et que l’on voit la corde, alors c’est le serpent qui s’est évanoui. Il n’y a donc qu’une seule existence qui comprend tout, mais cette existence unique APPARAÎT comme multiple.Ce Moi ou Âme ou Substance est tout ce qui existe dans l’univers et c’est dans la terminologie du non-dualisme le Brahman qui semble multiple par l’interposition du nom et de la forme. Regardez la houle sur la mer :
IL N’EST PAS UNE VAGUE QUI SOIT EN RÉALITÉ DIFFÉRENTE DE LA MER.
Qu’est ce qui produit cette différence apparente : le nom et la forme ; la forme de la vague et le nom « vague » que nous lui donnons.C’est cela qui la différencie de la mer. Lorsque le nom et la forme disparaissent il s’agit toujours de la même mer. Qui pourrait établir une différence réelle quelconque entre la vague et la mer ? Ainsi cet univers tout entier est cette seule Existence unique : ce sont le nom et la forme qui ont créé toutes les différenciations multiples. Mais en réalité tout cela est un.Il n’y a ni « je » ni « vous » : tout est un.Ou bien tout est « je » ou bien tout est « vous ». Cette idée de deux est entièrement fausse et l’univers tout entier tel que nous le connaissons généralement n’est que le résultat de cette fausse connaissance.
Lorsque intervient la discrimination, lorsque l’homme s’aperçoit qu’il n’existe pas deux mais un, il s’aperçoit aussi qu’il est lui-même cet universel Il n’y a donc qu’un Atman, qu’un Moi éternellement pur, éternellement parfait, immuable, inchangé et tous ces changements divers dans le monde ne sont que des apparences de ce Moi unique. C’est sur ce Moi unique que le nom et la forme dessinent tous nos rêves. C’ est la forme qui rend la vague différente de la mer, mais supposons que la vague s’aplatisse : la forme subsistera – t-elle ? Bien sûr que non, elle disparaîtra.L’existence de la vague dépendait entièrement de l’existence de la mer :
MAIS L’EXISTENCE DE LA MER NE DÉPENDAIT PAS DU TOUT DE L’EXISTENCE DE LA VAGUE.
La forme subsiste aussi longtemps que subsiste la vague, mais dès que celle-ci l’abandonne elle s’évanouit et ne peut plus exister. Ce nom et cette forme sont le produit de ce que l’on appelle Maya ; C’est cette Maya qui fait les individus, et qui fait paraître l’un différent de l’autre. Et portant elle n’a pas d’existence : on ne peut pas dire que Maya existe. On ne peut pas dire que la forme existe parce qu’elle dépend de l’existence d’une autre chose On ne peut pas dire non plus qu’elle n’existe pas puisque c’est elle qui cause toutes ces différences. D’après la philosophie de advaïta cette Maya ou Ignorance(encore appelée Nom et forme ou en Occident : temps espace et causalité) nous montre donc dans cette Existence infinie, la multiplicité de l’univers. En substance cet univers est UN. Tant que l’on pense qu’il existe deux réalités ultimes : on se trompe.
Lorsque l’on a compris cela, la question de la naissance et de la mort en ce qui concerne l’âme est une pure sottise. Qui va et Qui vient ? Où n’êtes vous pas ? Où est le paradis où vous ne soyez pas déjà ? Le Moi de l’homme est omniprésent. Où doit-il aller ? Où ne doit-il pas aller ? Il est partout ! Aussi tous ces rêves enfantins, toutes ces illusions puériles de naissance et de mort, de ciels , de paradis et de mondes inférieurs, tout cela s’évanouit immédiatement pour celui qui est Réalisé !
Comment se fait-il qu’une grande partie du monde croie à la naissance, à la mort, à l’ascension au paradis ?
Cette nature toute entière est un livre ouvert devant LE SOI, qui en lit les chapitres et en tourne les pages, de temps à autre une scène nouvelle commence qu’on lit et qu’on termine. Il en vient une nouvelle mais Le Soi, est toujours le même : éternel. C’est la nature qui change, ce n’est pas LE SOI de l’homme. Celui ci ne change jamais. La naissance et la mort sont dans la nature mais ne sont pas en vous ! Et pourtant les ignorants se laissent tromper : tout comme nous avons l’illusion que c’est le soleil qui tourne et non pas la terre, exactement de la même façon, nous pensons que c’est nous qui mourons et non pas la nature. Tout cela est par conséquent hallucination, tout comme c’est une hallucination de penser que la campagne s’enfuit et non le train dans lequel nous sommes, il en est exactement de même de l’hallucination de la naissance et de la mort.
Ce même univers est vu comme un paradis ou un enfer selon la vision que l’on en a.
Ceux qui ont rêvé d’aller vers un Dieu assis sur un trône et de passer leur vie devant Lui à l’encenser, verront tout simplement à leur mort une image de ce qu’ils avaient dans leur esprit. Notre univers se transformera simplement en un vaste paradis où planeront toutes sortes d’êtres ailés et où il y aura un Dieu assis sur son trône .
Ces paradis sont tous l’œuvre, la création de l’homme.
Par conséquent nous dit l’advaïtiste, ce que prétend le dualiste est vrai MAIS C’EST LUI QUI EN EST LE CRÉATEUR.
Ces sphères, ces démons et ces Dieux, ces réincarnations et ses transmigrations ne sont que mythologie, MAIS CELA EST TOUT AUSSI VRAI DE LA VIE HUMAINE !
(NDLR : évidemment nos contemporains sont assez prêts à adhérer au rejet des mythologies du paradis et de l’enfer, mais ils sont beaucoup moins prêts à renoncer à celle plus pernicieuse de leur petit moi qu’ils érigent en divinité , dans ce monde où le narcissisme est roi!)
La grande erreur que font toujours les hommes est de penser que cette vie seule est vraie.Ils sont tous disposés à admettre que le reste est de la mythologie, mais ils ne veulent jamais croire qu’il en est de même de leurs propres opinions. TOUT L’ENSEMBLE TEL QU’IL APPARAÎT N’EST QUE MYTHOLOGIE, et le plus grand de tous les mensonges est de dire que nous sommes des corps, ce que nous n’avons jamais été et ne serons jamais. Ainsi les inquiets voient dans cet univers un enfer, ceux qui sont en partie bon y voient un paradis et ceux qui ont Réalisé se rendent compte que c’est LE SOI lui-même. Alors seulement le voile tombe de devant les yeux et l’homme s’aperçoit que toute sa vision se transforme. les mauvais rêves qui l’ont torturé pendant des milliers d’années disparaissent tous et celui qui voyait en soi un homme, un Dieu ou un démon, celui qui pensait vivre dans des lieux inférieurs, ou dans des lieux élevés, sur la terre ou au paradis, s’aperçoit qu’il est en réalité omniprésent, que le temps tout entier est dans lui mais que lui n’est pas dans le temps, que tous les paradis sont en lui mais qu’il n’est dans aucun paradis, que tous les Dieux que l’homme ait jamais adorés sont en lui et qu’il n’est lui-même dans aucun de ces Dieux. C’est lui qui a fabriqué les Dieux, les démons, les plantes, les animaux, les pierres et la nature de l’homme est maintenant dévoilée devant lui.
Alors seulement il devient libre. Toute la multiplicité se transfigure, pour devenir une existence infinie, ininterrompue, immuable et l’homme qui maintenant SAIT s’aperçoit qu’il EST UN AVEC CETTE EXISTENCE. De même que des nuages de diverses tailles et couleurs, passent dans le ciel, y restent un temps puis s’évanouissent, de même il passe devant ce Témoin, toutes ces visions de terres et de cieux, de Dieux, de plaisirs et de douleurs, mais toutes s’en vont et laissent le ciel unique, infini, bleu, immuable. Celui ci ne change jamais et reste inaffecté : ce sont les nuages qui changent !
La question qui se pose maintenant : « est-il possible de se rendre compte de tout cela et de le réaliser ?
OUI IL Y A DES HOMMES QUI VIVENT AUJOURD’HUI DANS CE MONDE ET POUR QUI L’ILLUSION S’EST ÉVANOUIE A JAMAIS ; CE SONT CE QUE L’ON APPELLE LES ÊTRE RÉALISÉS : TEL EST LE BUT DU VEDANTA : ATTEINDRE CETTE LIBERTÉ DES NOTRE VIE PRÉSENTE .