Lorsque j’ai mis en ligne le texte de Maître Eckhart sur « l’Amour est fort comme la mort », Bernard, avec sa passion inaltérable,et étranger depuis longtemps à toute langue de bois, m’a envoyé en retour son ressenti au travers d’un magnifique texte que je trouve tellement intense et véridique que je ne peux m’empêcher de le transmettre en l’épurant bien sûr des éléments personnels qui le constituaient puisqu’il m’était adressé personnellement .
Je l’ai donc simplifié en supprimant les passages plus confidentiels mais en essayant autant que faire se peut d’en maintenir la fulgurance, car je suis certain qu’il peut toucher le chercheur sérieux.
J’ai souvent remarqué que dans ce qui apparaît pour l’auditeur comme une critique, Bernard en fait cherche , non pas à critiquer qui que ce soit, car il n’en a cure, mais est très soucieux, par pur Amour de ramener son interlocuteur au fond essentiel de sa recherche au delà des concepts qui l’encombrent.
De plus j’ai toujours été fasciné par la liberté de Bernard qui ne s’incline devant aucune autorité, aussi incontestée soit-elle, si elle va à l’encontre de sa propre expérience de Réalisation qui est tout Amour .
Une fois de plus je remercie Bernard d’ouvrir les cœurs au risque de choquer.
N’y a-t-il pas plus belle entreprise ?
« Je n’ai pas vraiment envie de me répandre en commentaires sur ce texte mais en tout cas je te demande instamment , de ne le comparer en rien, mais vraiment en rien, à L’AMOUR d’Élisabeth ou à cet AMOUR MERVEILLEUX dont j’essaie de témoigner dans mes réponses diverses.
Oser dire que l’Amour est fort comme la mort c’est pour ce qui me concerne une honte, un crime, un blasphème, quelque soit le degré auquel auquel cette assertion peut se situer.
Eckhart a sans doute expérimenté l’Amour à sa façon, mais il n’a pas pu avoir l’expérience de la mort, donc il ne la connaissait qu’en mots !
En effet j’ai dû te dire et te redire qu’il ne pouvait en aucun cas y avoir une expérience de la mort
N’aurais- tu pas pu trouver des comparaisons plus vivantes, plus débordantes d’Amour ?
L’Amour c’est la vie ou plutôt LA VIE ÉTERNELLE pour moi et la mort : sans interprétation religieuse ou philosophique, mais tout simplement humaine,elle est: « La cessation complète et définitive d’un être humain, d’un animal ».
C ‘est une définition du Larousse mais elle est toute simple et vraie !
L’AMOUR : celui dans lequel je suis tombé et qui est LA VIE, ne peut en rien être comparé à la mort, donc je ne peux entendre dire que l’Amour est fort comme la mort mais dire plutôt avec force :
L’AMOUR EST FORT COMME LA VIE !
Et de cela je suis plus que certain.
En plus je suis horrifié quand il dit que si l’Amour devient fort comme la mort il peut CONTRAINDRE l’homme à se désister de toute consolation spirituelle !
Mais comment l’Amour si c’est vraiment l’Amour peut-il contraindre en quoi que ce soit ?
En fait ce texte de Eckhart est très « catholique » et ne me dis surtout pas qu’il l’est tout comme les textes d’Élisabeth peuvent l’être car si tu ne ressens pas la différence j’en serais inquiet !
En fait dans ce texte je ne ressens pas l’Amour tel que je le connais et l’aime, je n’y vois que des mots sans un vrai ressenti.
De plus
L’Amour n’a absolument rien à voir avec un quelconque renoncement imaginaire ou un dénuement sans lesquels(il ose écrire cela!) « il ne saurait nous prendre » : quelle sottise !
L’AMOUR : et je crois te l’avoir dit, crié même, en avoir témoigné sans cesse : est bien au-delà !
Le véritable Amour est gratuit et ne dépend de rien, mais vraiment de rien !
Il n’y a absolument aucune condition à remplir pour tomber en état d’Amour!
Et la recherche n’est pas une mort à soi-même mais plutôt le contraire.
Et s’il est vrai que j’ai pu parfois dire que la Réalisation était le signe d’une certaine mort à soi-même, c’est que je me suis bien mal exprimé ou que cette réponse convenait au contexte du moment et ceci seulement dans un sens tout petit…En tout cas il vaut mieux que tu retiennes que j’ai dit que :
LA RÉALISATION EST LA VIE ÉTERNELLE.
Pour Réaliser il n’est pas besoin de mourir mais simplement de:VOIR LES CHOSES TELLES QU’ELLES SONT !
Il faudrait redonner à ce mot : « mort » son vrai et simple sens, mais le monde spirituel est très fort dans ce domaine d’utiliser des mots à sens multiples.
A un certain moment il n’est plus nécessaire d’intellectualiser : Plus on approche de LA BASE, si on peut dire,plus le mental est vu tel qu’il est, jusqu’au moment où il reprend sa toute petite place, sans aucun besoin de mourir, sinon je ne pourrais même plus te parler……… »