Le minuscule grain de sable dans l’engrenage peut détruire la machine!

Charlot

Ce matin m’est revenu suite à une expérience personnelle une réflexion sur le calme nécessaire dans les situations d’apparence complexe.

Je vais illustrer mon propos par des exemples que vous avez probablement tous vécus à un moment ou à un autre.

Vous marchez dans la nature et soudain vous êtes retenus par un roncier : si vous agissez par réflexe vous allez vous débattre, vouloir à tout prix vous en sortir et à tout coup déchirer une partie de vos vêtements qui sera irrémédiablement détruite.

Votre grande écharpe se prend dans votre chaîne de vélo ou votre roue : si vous agissez par réflexe, vous allez tirer à toutes forces pour vous dégager et dans le meilleur des cas votre écharpe sera détériorée et dans le pire vous serez étranglés.

Votre magnifique chaîne en or s’est emmêlée: si vous perdez patience , vous allez à un moment tirer dessus avec force et votre force inutilement dépensée n’aura pour résultat que la destruction d’un objet de valeur en quelques secondes.

 Une mouche se pose sur le magnifique tableau que vous venez de peindre : dans un élan réflexe de colère vous l’écrasez dessus et vous détériorez en une seconde et pour des futilités une œuvre que vous avez mise tant de temps à peindre .

Des coups sont frappés à votre porte la nuit: réveillé en sursaut vous prenez votre pistolet et tirez à travers la porte blessant un pauvre homme ayant perdu sa route et venant vous demander conseil……………..etc.

Vous pouvez rencontrer de nombreux exemples dans vos expériences personnelles illustrant ce propos : utilisez celles qui vous marquent le mieux selon votre conscience personnelle.

Ce qui m’intéresse c’est qu’à la base :

-Il y a une disproportion énorme entre l’élément de base et le résultat qui peut être catastrophique : en une phrase qui résume tout :

le minuscule grain de sable dans l’engrenage peut détruire la machine.

– secondairement c’est que la cause de ce résultat catastrophique est due à la peur réflexe et au laisser- faire.

Le seul moyen dans ces cas c’est en premier lieu de VOIR et forcément,d’ ACCEPTER ce qui se passe :

il y a donc un temps d’arrêt nécessaire pour prendre conscience de la situation : par exemple je suis accroché dans un buisson d’épines : c’est un fait, ce n’est ni bien, ni mal, que je le veuille ou non c’est ainsi et cette simple vision permet d’éradiquer la cause au plus juste et cela nécessite intelligence, temps et patience.

Un à un je vais décrocher le points d’attache des ronces à mes vêtements et pouvoir me libérer sans aucun dommage.

J’entends déjà d’ici les petits malins de la non dualité qui vont me dire : non c’est beaucoup plus simple nous on enlève le vêtement et on est libres instantanément………Facile! Dans ce cas prenez d’autres exemples…..

Je n’ai pu m’empêcher de mettre cette réflexion en relation avec notre recherche spirituelle et notre vie.

Et ces exemples me montrent une fois de plus les écueils de la recherche spirituelle et les deux extrêmes à éviter.

D’un côté le soi disant NON FAIRE : il n’y a rien à faire : et bien dans ce cas là continuez à avancer avec votre écharpe prise dans le moyeu de votre moto et vous m’en direz des nouvelles( ou plutôt vous ne pourrez plus m’en dire!)

De l’autre une action réflexe, désordonnée inspirée LE PLUS SOUVENT PAR LA PEUR et qui va mener à des conséquences délétères.

Et bien ce temps d’arrêt, de vision de la réalité telle qu’elle est : je l’appelle méditation et ça n’a rien à voir en ce qui me concerne avec aucune technique, aucune contorsion physique, aucun casque posé sur la tête pendant son sommeil pour avoir des ondes alpha sans peine à son réveil !

Et que ce soit bien clair cela n’oblitère en rien LA PASSION et la Détermination nécessaires au chercheur : c’est au contraire cette Passion et cette Détermination qui permettent comme le dit si bien Bernard : de rencontrer à chaque instant exactement ce qui nous est nécessaire et d’avoir justement l’attitude adaptée à la situation telle qu’elle est et non pas comme nous voudrions qu’elle soit !

 La méditation est à la mode (les « people »  s’en gargarisent) et l’on pourrait légitimement s’en réjouir mais je suis effaré à chaque fois de constater comment des choses de valeur à la base sont déviées pour se conformer à la mode et à l’esprit du siècle.

De plus c’est à chaque fois dévié dans un esprit d’obtention, de mieux être matérialiste, d’aménagement de l’art de vivre, de « lifting » de la psyché!

LA RECHERCHE N’EST PAS UN ART DE VIVRE , elle exige un bouleversement total de nos concepts sur le bien être.

Bien conduite, elle brûle le chercheur pour le faire disparaître.